Sur le Mont Ayden
Le sergent Boshka , un homme trapu, taillé dans le roc, la barbe toujours bien coupée ne laissant apparaitre que légèrement un bec de lièvre, sa chevelure dense et grisonnante cache une oreille mal formée de naissance, avance d'un pas décidé vers l'antre des dragons .
* C'est sûr elle doit encore être avec son dragon, comme si son lit n'est pas assez confortable*
Il s'arrête. Il ne distingue à peine sa touffe de cheveux émergeant de la paille.
" Allez debout ! Il n'est plus temps de dormir ! Ils sont tous partis !"
Il la regarde, l'air amusé de l'avoir réveillée si brutalement. Des brins de paille un peu partout dans sa chevelure blanche aux larges boucles lui donnent un air imbécile. La peau très claire, elle doit badigeonner son corps frêle avec un ongant spécialement chipolataçut par sa maman, afin de lui évité les brûlures du soleil. Heureusement elle n'est pas bien grande.
Ses cheveux couleurs neige, de naissance, lui ont souvent valu les moqueries des enfants du village. Elle a appris à vivre avec cette particularité qui fait d'elle un être différent.
Ses parents, avec bienveillance, lui ont toujours enseigné que certaines choses arrivent sans savoir pourquoi.
Malgré les difficultés il faut toujours aller de l'avant.
Espiègle de nature, elle s'est souvent retrouvée dans de mauvaises postures.
Comme la fois où elle avait voulu devenir un Dragon. Elle s'était enduite tout le corps de miel. Après avoir déplumé on ne sait quelle pauvre bête, elle avait recouvert le tout de plumes. Elle était apparue au milieu de la cour, sortie de nulle part, en hurlant et poursuivit par un essaim d'abeille.
Il fallu plusieurs jours à sa pauvre mère pour calmer le feu des piqûres. Son père l'avait sermonné gentiment.
"Tu as eu de la chance, des ours auraient pu te poursuivre"
Ahurie, les cheveux en bataille, je me lève. Les courbatures de la vieille se font encore ressentir.
"L'entrainement doit être régulier et quotidien si tu caresses l'espoir de pactiser avec un dragon
légendaire un jour !"
Les mots de mon père résonnent encore dans ma tête. Ce fût ma première leçon je n'était
qu'une enfant à l'époque.
Mon père venait de me confier un jeune dragon Monarche "Osira". Un dragon drake qu'il avait trouvé sur le retour de la chasse. Sa mère s' apprêtait à le dévorer.
A partir de cet instant
ma tâche était de garder les latrines des dragons toujours propres et de veiller à ce qu'ils ne manquent de rien
jusqu'à mon incorporation dans les rangs des soldats.
Dehors une bourrasque balaye la poussière.
C'est désert, plus personne.
Osira est près pour le départ.
Boshka me tend un bout de parchemin.
"Mon enfant, nous ne pouvons attendre plus longtemps. J'aurais aimé t'embrasser
avant notre départ mais une affaire de haute importance recquiert notre attention.
Nos compagnons de Saturma nous ont fait parvenir une dépêche alarmante :
Les alchimistes de la Griffe Noir sont en pleine pratique de la magie noir.
Nous devons partir enquêter.
Tu dois continuer ton entrainement tout en veillant sur Bakra, tu seras notre ultime
représentant.
Affectueusement ton père
Lt Lauriston"
Elle se revoit sur les genoux de son père où chaque soir il lui contait les histoires du passé, des combats, des victoires, des défaites, des retrouvailles, la création de la confrérie après la 2ème grande guerre.
Elite de valeureux combattants placée un peu partout dans les régions pour reconstruire et protéger ce nouveau paysage.
Aujourd'hui il ne reste presque plus rien de la confrérie un écusson qu'elle range dans sa poche.
Le peuple de la confrérie a vue ces membres disparaître peu à peu sans jamais être remplacé.
A Bakra nous sommes le dernier bastion survivant d'une histoire ancienne,
tout le monde préfère croire que ces évènements ne se reproduiront pas préférant mener une vie plus tranquille sans confrérie.
Partie au Gouffre d'Omati avec Osira nous n'avons pas vu le temps passé.
C'est sur la pointe des pieds, au petit matin que nous sommes rentrés sans vraiment regarder autour de nous.
Je regarde Boshka sans trop comprendre ce qui arrive.
Il y a bien eu certains faits étranges pour lesquels j'ai enquêté mais.....
Je tourne la tête vers le baraquement de mon père j'y revois maman agonisant, rongée par un mal étrange quelques années plutôt. Elle aurait aimé que je suive le chemin d'une fille ordinaire. Mais qui aurait voulu d'une vieille jeune, et torcher les mioches non merci ! J'préfère les dragons, les combats d'épées !
L'antre des dragons est vide.
Boshka : " Il faut partir ! Rendez vous à Fatoia !"
Après mon réveille, une heure de méditation, deux heures d'entrainement où je fais chanter ma faux Martelciel, cadeau offert pour mes loyaux services rendus à Bakra.
Un frisson me parcourt en repensant à cet ultime combat à la ville abandonnée d'Arboran contre N..... Je préfère ne pas prononcer son nom de peur de le voir apparaître. La route a été longue, les missions nombreuses avant d'atteindre le Port des Enfers. Osira est toujours à mes côtés, il n'est plus seul, mes connaissances en matières de Dragon s'améliorent, père serait heureux de voir cela.
Je n'ai pas revu père et nos compagnons. Je sais qu'ils sont toujours en vie, partis au nouveau monde où les températures vous transforment en glaçon.
La solitude me pèse, je pars en quête d'une nouvelle confrérie, à la taverne beaucoup parlait de ces recruteurs de guilde. Je décide de m'y rendre.
Sur la place il y a un attroupement avec plusieurs panneaux sur lesquels figurent le nom, l'histoire, les objectifs de chaque guilde.
Osira attire mon attention sur un nom
" Legios Draconis"Je m'en approche. Je parcours avec grand intérêt les faits historiques. Elgio "L'Albinos" ce personnage capte mon attention. On se ressemble presque. C'est décidé ! Osira a raison ! Je fais la queue tant bien que mal.
Un ivrogne nous bouscule, Osira grogne, par réflexe je mets la main à ma faux (manque de sociabilité certainement).
Le soldat assis hurle :
"hey toi là-bas ! C'est pas un concours de héros ! range ton dragon !"
Vexée, je range ma fierté et pris Osira de partir chasser pour ce midi.
La file d'attente n'est pas très longue. J'arrive vite devant ce soldat.
" C'est pourquoi ?"
Drôle de question. Je pourrai lui dire que je viens chercher une fiole de guérison.
Je me racle la gorge, gonfle le torse.
"J'aimerai intégrer la guilde"
"Laquelle ?" me répond t il.
Je sens mon sang bouillonné mais garde mon self contrôle
Il éclate de rire.
"Tout doux petite se sera moins drôle en face du chef. Rempli ce questionnaire ! Quand tu auras fini prend le portail derrière moi !"
En me rendant chez les Legios Draconis, je ne peux m'empêché de penser à cette matinée où tout a basculé, certaine de nouveau que tout va changer.